Sécurité énergétique: Rabaska affaiblirait le Québec
Louis-Gilles Francoeur
Le Devoir
2008
Les partis d'opposition veulent doter le Québec d'une stratégie qui assurerait sa sécurité énergétique advenant un nouveau et prochain choc pétrolier, une stratégie qui, disent-ils, doit être conçue en dehors des lignes partisanes.
Au Parti québécois comme à l'ADQ, on met toutefois en avant des solutions différentes. Par contre, les porte-parole des deux partis disent tous deux avoir été ébranlés par les conclusions de l'étude albertaine publiée par Le Devoir mardi, qui démontre à quel point le Québec serait démuni, faute de réserve stratégique nationale ou régionale, si un nouveau choc pétrolier devait frapper la planète dans la prochaine décennie. Aucun pipeline ne transporte une goutte de pétrole de l'Ouest jusqu'au Québec. Pas moins de 90 % des approvisionnements en pétrole de l'est du Canada dépendent de pays étrangers instables.Richard Bellini (Chambly), porte-parole de l'ADQ en matière d'énergie, estime que cette question doit être étudiée rapidement et à fond par la Commission parlementaire de l'économie et du travail. Son homologue du Parti québécois, Sylvain Gaudreault (Jonquière), estime quant à lui que le débat devrait plutôt être confié à la Régie de l'énergie. Cet organisme, dit-il, a non seulement un mandat de surveillance des prix mais aussi un mandat sur l'approvisionnement du Québec. Compte tenu de son indépendance et des moyens à sa disposition, dit-il, c'est le forum tout désigné pour analyser à la fois la pertinence et les impacts des projets de ports méthaniers à Lévis et à Gros Cacouna, de même que la vulnérabilité du Québec en matière d'approvisionnement en pétrole.«Si le Canada n'est pas capable d'assurer la sécurité énergétique du Québec en matière de pétrole, déclare le député Gaudreault, on peut se demander ce qu'on fait encore là-dedans... » Il faut explorer, à son avis, l'idée de doter le Québec de sa propre réserve stratégique de pétrole.Son vis-à-vis à l'ADQ estime pour sa part qu'Ottawa doit dire aux Québécois comment il entend leur assurer un approvisionnement sûr en pétrole, compte tenu des dispositions de l'ALENA qui garantissent aux États-Unis qu'ils pourront bénéficier de la proportion actuelle des ressources pétrolières canadiennes, quels que soient la situation internationale ou les besoins des provinces de l'Est.Les deux partis d'opposition voudraient aussi savoir ce que le responsable de la sécurité énergétique du Québec, le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Claude Béchard, a dans ses cartons pour faire face à un éventuel choc pétrolier international. Le Devoir a invité hier le ministre Béchard à commenter les conclusions du professeur Gordon Laxer, de l'Université d'Alberta, mais son cabinet, une fois informé du sujet, n'a pas rappelé Le Devoir.Du côté fédéral, le porte-parole du Bloc québécois en matière d'environnement, Bernard Bigras (Rosemont-Petite Patrie), rappelle que son parti réclamait déjà, au moment de l'ouragan Katrina, la mise en place par Ottawa d'une réserve pétrolière pour le Québec et l'est du pays afin de les prémunir contre d'éventuels chocs pétroliers. Mais rien n'a encore été fait, dit-il.Cependant, à son avis, le pas fondamental à faire dans ce domaine, c'est de réduire d'abord la dépendance du Québec et du Canada envers le pétrole pour réduire l'importance d'une éventuelle réserve stratégique. Cette nécessité s'impose aussi parce que nos importations de pétrole étranger sont passées de 7 à 13 milliards en trois ans et ont fait passer la balance commerciale du Québec du noir au rouge. «Il faut ramener la part du pétrole de 38 à 20 % d'ici 10 ans au Québec: c'est une priorité économique et environnementale», estime Bernard Bigras.
English Translation by Internet
Opposition parties want to give Quebec a strategy that would ensure its energy security and a new event next oil shock, a strategy which, they say, should be conceived outside partisan lines.
At the Parti Québécois as to the ADQ, it stresses, however, before different solutions. However, spokesmen from both parties say both have been shaken by the findings of the study published by Alberta Le Devoir Tuesday, which demonstrates how Quebec would be destitute, in the absence of strategic reserve national or regional, if a new oil shock had hit the planet in the next decade. No pipeline carries not a drop of oil from the West to Quebec. Not less than 90% of oil supplies from eastern Canada dependent on unstable foreign countries.
Richard Bellini (Chambly), spokesman for the ADQ energy, believes that this issue must be investigated promptly and thoroughly by the Parliamentary Committee for Economy and Labour. His counterpart, the Parti Québécois, Sylvain Gaudreault (Jonquière), feels that the debate should rather be entrusted to the Board of energy. This organization, he said, not only has a mandate to monitor prices but also a mandate on the supply of Quebec. Given its independence and the means at his disposal, he says, is the forum in which to analyse both the relevance and impact of LNG port projects in Levis and Gros Cacouna, as well as vulnerability Québec's oil supply.
"If Canada is not able to ensure energy security of Quebec in the field of oil," said MP Gaudreault, one might wonder what is still in there ... "We must explore, in his opinion, the idea to give Quebec its own oil reserve.
His vis-à-vis to the ADQ, for its part, Ottawa should say to Quebecers how it intends to ensure the safe supply of oil, taking into account the provisions of NAFTA that guarantee to the United States that they can benefit from the current Canadian oil resources, whatever the international situation or the needs of the Eastern Provinces.
The two opposition parties also want to know what the head of energy security in Quebec, the Minister of Natural Resources and Wildlife, Claude Béchard, has in the pipeline to cope with a possible oil shock. Le Devoir yesterday invited Minister Béchard to comment on the conclusions of Professor Gordon Laxer, of the University of Alberta, but his firm, once informed of the matter, did not call Le Devoir.
As for federal, spokesman for the Bloc Quebecois in environmental matters, Bernard Bigras (Rosemont-Petite Patrie), said that his party already claimed at the time of Hurricane Katrina, the establishment by an Ottawa reserve oil for Quebec and east of the country in order to guard against possible oil shocks. But nothing has been done, "he says.
However, in his view, the fundamental step to be done is to reduce dependence First of Quebec and Canada to the oil to diminish the importance of a possible strategic reserve. This need is also because our imports of foreign oil increased from 7 to 13 billion in three years and have resulted in the trade balance of Quebec from black to red. "We must reduce the share of oil from 38 to 20% within 10 years in Quebec: it is an economic and environmental priority," says Bernard Bigras.